2
Décembre
Fête de Charles de Foucauld
Par Pierre Martinon • Publié le 02/12/2021
Par Pierre Martinon • Publié le 02/12/2021
Le 2 décembre, tous les élèves de l'école ont fété notre saint patron, le bienheureux Charles de Foucauld qui va être canonisé le 15 mai prochain par le pape François.
Chaque classe a pu bénéficier d'un temps de catéchèse, et de prière.
Un goûter a été offert à l'ensemble des élèves conformément aux coutumes du peuple des berbères où a vécu Charles de Foucauld dans la dernière partie de sa vie. (Boisson au thé, biscuit au thé)
Ce fut une belle journée qui a permis aux élèves de découvrir l'importance de la dimension de la fraternité.
"Je veux habiter tous les habitants chrétiens, musulmans, juifs...
à me regarder comme leur frère.
le frère universel...
Ils commencent à appeler la maison
"la maison la fraternité"
et cela m'est doux." Charles de Foucauld (1858-1916)
Vie de charles de Foucauld:
La vie de Charles de Foucauld est marquée par la conversion et le désir d’aller vers les plus lointains et les plus pauvres. Il a été béatifié en 2005 par Benoît XVI.
Né le 15 septembre 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld se trouve orphelin dès l’âge de 5 ans. Il commence une vie à la fois passionnante et tourmentée. Pendant ses études secondaires, il perd la foi, troquant le goût de l’étude pour celui d’une vie facile et de joyeuses compagnies. Il entre à St Cyr, d’où il réussira à sortir parmi les derniers de sa promotion ! Lié à une compagne, il refuse de rompre avec elle lors de son envoi en Algérie et quitte l’armée. Apprenant que son régiment va partir en opération, il laisse son amie et est réintégré en Algérie ! Nous sommes en 1881.
Mais il sent que cette existence n’est pas pour lui. Il rejoint définitivement la vie civile à 24 ans. Entre 1882 et 1884, il prépare et réalise une expédition osée au Maroc. C’est un succès ! Pourtant la recherche d’une autre Aventure le taraude : « L’Islam a produit en moi un profond bouleversement. La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de Dieu m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines ».
A la fin d’octobre 86, il rencontre l’abbé Huvelin à Paris, se confesse et communie. C’est alors un nouveau départ.
Après sept années de recherche contemplative (en Terre Sainte, à la Trappe en France puis en Syrie), il quitte la vie monastique et revient à Nazareth chez les Sœurs Clarisses (1897). Il y partage son temps entre le travail manuel, de longues heures d’adoration et de méditation de l’Ecriture. C’est là que se mûrit sa vocation profonde.
Il quitte Nazareth, et après une année de préparation, il est ordonné prêtre le 9 juin 1901 dans le Diocèse de Viviers. Il demande à revenir au Sahara et il part à Beni Abbès. Il y restera deux années avec ce désir : « Je veux habituer tous les habitants à me regarder comme leur frère, le frère universel ».
En août 1905, voulant toujours rejoindre les plus lointains et sur l’invitation de son ami Laperrine, il s’installe à Tamanrasset. Il va y mener une existence tiraillée entre la prière, l’étude, les contacts avec les Touaregs et une relation contestée avec les soldats français présents la région.
Le 1er décembre 1916, fait prisonnier par un groupe de guerriers sénoussites, il est tué par son jeune gardien pris de panique. Nous sommes en pleine guerre mondiale. Le grain est jeté en terre.
Que nous laisse-t-il en héritage ?
C’est tout d’abord sa conversion. En quête de sens, il a vu de nombreux musulmans prier le Dieu Unique. Cela provoque en lui une longue interrogation qui l’amènera à renouer avec la foi de son enfance, une foi qui se centrera de plus en plus sur son « Bien Aimé et Frère et Seigneur Jésus ».
Sa motivation profonde est d’aller vers les plus lointains. C’est cela qui le pousse vers le Sahara. Il n’y va pas dans un souci de vie érémitique, mais pour rencontrer les plus démunis et prendre la dernière place… toujours occupée ! Comme l’écrivait l’abbé Huvelin, « Jésus a tellement pris la dernière place que nul ne saurait la lui ravir ».
En homme de foi et en savant, il entre avec respect dans l’étude de la langue et de la culture de l’autre. Et il préfèrera « crier l’Evangile par toute sa vie » plutôt que de le déclamer sur les toits. Il passe de longues journées à travailler sur les poésies touarègues (6000 vers transcrits et déchiffrés), et laisse un dictionnaire touareg de 4 volumes qui fait encore autorité.
L’Eucharistie reste le centre de sa vie, dans l’adoration et la célébration. Elle le pousse à rencontrer Jésus dans le pauvre et l’autre différent. Il célèbre la messe régulièrement, dès qu’il le peut et se sentira profondément frustré lorsqu’il se trouvera seul sans pouvoir le faire.
Sa postérité spirituelle continue de faire tache d’huile, autour d’une vocation vouée à la « vie de Nazareth ». Partout à travers le monde, des groupes de religieuses, de prêtres et de laïcs vivent de l’esprit de Nazareth. Charles de Foucauld, à travers ombres et lumières, nous a ouverts au sens de la fraternité universelle. Cette dimension de toute vie évangélique est une urgence pour notre temps. Il nous invite à sortir de nos frilosités et de nos enfermements et à poursuivre le chemin tracé.
Mgr Claude Rault
Evêque de Laghouat (Algérie)
Chaque classe a pu bénéficier d'un temps de catéchèse, et de prière.
Un goûter a été offert à l'ensemble des élèves conformément aux coutumes du peuple des berbères où a vécu Charles de Foucauld dans la dernière partie de sa vie. (Boisson au thé, biscuit au thé)
Ce fut une belle journée qui a permis aux élèves de découvrir l'importance de la dimension de la fraternité.
"Je veux habiter tous les habitants chrétiens, musulmans, juifs...
à me regarder comme leur frère.
le frère universel...
Ils commencent à appeler la maison
"la maison la fraternité"
et cela m'est doux." Charles de Foucauld (1858-1916)
Vie de charles de Foucauld:
La vie de Charles de Foucauld est marquée par la conversion et le désir d’aller vers les plus lointains et les plus pauvres. Il a été béatifié en 2005 par Benoît XVI.
Né le 15 septembre 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld se trouve orphelin dès l’âge de 5 ans. Il commence une vie à la fois passionnante et tourmentée. Pendant ses études secondaires, il perd la foi, troquant le goût de l’étude pour celui d’une vie facile et de joyeuses compagnies. Il entre à St Cyr, d’où il réussira à sortir parmi les derniers de sa promotion ! Lié à une compagne, il refuse de rompre avec elle lors de son envoi en Algérie et quitte l’armée. Apprenant que son régiment va partir en opération, il laisse son amie et est réintégré en Algérie ! Nous sommes en 1881.
Mais il sent que cette existence n’est pas pour lui. Il rejoint définitivement la vie civile à 24 ans. Entre 1882 et 1884, il prépare et réalise une expédition osée au Maroc. C’est un succès ! Pourtant la recherche d’une autre Aventure le taraude : « L’Islam a produit en moi un profond bouleversement. La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de Dieu m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines ».
A la fin d’octobre 86, il rencontre l’abbé Huvelin à Paris, se confesse et communie. C’est alors un nouveau départ.
Après sept années de recherche contemplative (en Terre Sainte, à la Trappe en France puis en Syrie), il quitte la vie monastique et revient à Nazareth chez les Sœurs Clarisses (1897). Il y partage son temps entre le travail manuel, de longues heures d’adoration et de méditation de l’Ecriture. C’est là que se mûrit sa vocation profonde.
Il quitte Nazareth, et après une année de préparation, il est ordonné prêtre le 9 juin 1901 dans le Diocèse de Viviers. Il demande à revenir au Sahara et il part à Beni Abbès. Il y restera deux années avec ce désir : « Je veux habituer tous les habitants à me regarder comme leur frère, le frère universel ».
En août 1905, voulant toujours rejoindre les plus lointains et sur l’invitation de son ami Laperrine, il s’installe à Tamanrasset. Il va y mener une existence tiraillée entre la prière, l’étude, les contacts avec les Touaregs et une relation contestée avec les soldats français présents la région.
Le 1er décembre 1916, fait prisonnier par un groupe de guerriers sénoussites, il est tué par son jeune gardien pris de panique. Nous sommes en pleine guerre mondiale. Le grain est jeté en terre.
Que nous laisse-t-il en héritage ?
C’est tout d’abord sa conversion. En quête de sens, il a vu de nombreux musulmans prier le Dieu Unique. Cela provoque en lui une longue interrogation qui l’amènera à renouer avec la foi de son enfance, une foi qui se centrera de plus en plus sur son « Bien Aimé et Frère et Seigneur Jésus ».
Sa motivation profonde est d’aller vers les plus lointains. C’est cela qui le pousse vers le Sahara. Il n’y va pas dans un souci de vie érémitique, mais pour rencontrer les plus démunis et prendre la dernière place… toujours occupée ! Comme l’écrivait l’abbé Huvelin, « Jésus a tellement pris la dernière place que nul ne saurait la lui ravir ».
En homme de foi et en savant, il entre avec respect dans l’étude de la langue et de la culture de l’autre. Et il préfèrera « crier l’Evangile par toute sa vie » plutôt que de le déclamer sur les toits. Il passe de longues journées à travailler sur les poésies touarègues (6000 vers transcrits et déchiffrés), et laisse un dictionnaire touareg de 4 volumes qui fait encore autorité.
L’Eucharistie reste le centre de sa vie, dans l’adoration et la célébration. Elle le pousse à rencontrer Jésus dans le pauvre et l’autre différent. Il célèbre la messe régulièrement, dès qu’il le peut et se sentira profondément frustré lorsqu’il se trouvera seul sans pouvoir le faire.
Sa postérité spirituelle continue de faire tache d’huile, autour d’une vocation vouée à la « vie de Nazareth ». Partout à travers le monde, des groupes de religieuses, de prêtres et de laïcs vivent de l’esprit de Nazareth. Charles de Foucauld, à travers ombres et lumières, nous a ouverts au sens de la fraternité universelle. Cette dimension de toute vie évangélique est une urgence pour notre temps. Il nous invite à sortir de nos frilosités et de nos enfermements et à poursuivre le chemin tracé.
Mgr Claude Rault
Evêque de Laghouat (Algérie)